Combattre la moisissure. [Les ponts thermiques.]

Pour changer peu ou prou des articles geek, je vais cette fois parler de mon dernier bricolage, parce que c’est un problème que de nombreuses personnes peuvent rencontrer. Comme je l’ai déjà évoqué ailleurs, j’ai emménagé dans ma nouvelle maison à la fin de l’année 2019, et depuis lors, je suis en travaux. Il y a de nombreuses choses à faire, et j’agis sur plusieurs les fronts à la fois.
En cette période hivernale, je me suis retrouvé confronté à un problème assez désagréable puisque des moisissures sont apparues sur un des murs de mon salon. J’avais constaté ce problème lors de mon emménagement, mais je pensais l’avoir résolu après avoir refait les joints extérieurs des fenêtres l’été dernier, changé les placos qui étaient endommagés et avoir retravaillé la ventilation de la maison en installant des aérations hygroréglables dans les pièces d’eau qui ne possédaient aucune ventilation mécanique ou naturelle. Malheureusement, le phénomène est réapparu dès que la température extérieure est descendue sous les 5°c… il était donc temps de combattre la moisissure et d’en finir une bonne fois pour toute avec elle !

A la fin des années 80… ou au début des années 90 on ne sait pas trop, une extension a été réalisée. En soit, pas de souci, tout a été bien fait si ce n’est que l’électricité ne devait pas faire partie du cahier des charges. J’ai depuis longtemps ajouté plusieurs prises, points lumineux et interrupteurs dans le salon, mais côté cave, tout restait à faire. Avant de réaliser l’isolation, j’ai au préalable crée un point lumineux dans cette partie de la cave que j’appelle le « petit garage » en opposition au « grand garage » qui est dans le prolongement mais séparé par une porte.

Les bases sont posées et je peux désormais brancher mon aspirateur pour nettoyer les voitures sans avoir à tirer de rallonge… les câbles orange qui pendouillent, c’est mon VDI qui est toujours en cours, j’en reparlerais ultérieurement.

Afin combattre efficacement la moisissure, il m’a au préalable fallu identifier de façon certaine l’origine du pont thermique qui en était la cause. N’étant pas un professionnel de l’isolation, j’ai mis un certain temps pour la trouver, mais j’ai finalement pu déterminer que la coupable était la porte de mon garage :
Une lame d’air passe en haut de celle-ci et vient frapper la dalle. De fait, lorsqu’il fait froid dehors la dalle refroidie et une légère condensation se forme sur le bas du mur de mon salon ou par opposition il fait chaud, et la moisissure s’y forme rapidement.

Après avoir nettoyé et jointé au MAP l’intégralité de la dalle -sans être convaincu par cette nécessité-, j’ai soigneusement taillé mes dalles en polystyrène extrudé que j’ai collé au fur et à mesure.

Parce que lorsque tout est simple ce n’est pas marrant, j’ai du découper et poser un isolant mince multicouche en suivant le chemin du rail sur lequel repose la porte. Avec à peine 1 cm de marge, les plaques de polystyrène extrudé ne risquaient pas de passer ! Lorsqu’on isole, il est important que tout soit parfaitement jointé. S’il existe des espaces, l’humidité risque de s’y infiltrer et l’efficacité sera moindre.

Avant de procéder aux travaux, j’ai relevé deux jours de suite, en journée et avec une température extérieure de 3°c la température de mon carrelage, au plus prêt du mur dans mon salon, histoire de pouvoir me faire une idée par la suite de l’écart obtenu.
Hélas pour moi la météo n’a pas jouée en ma faveur et entre temps, au meilleur de la journée une chute de 3 à 4°c s’est fait ressentir. Ce faisant, la température de ma dalle côté salon est en moyenne 2.6°c plus chaude qu’auparavant, et le bas du mur où les champignons se développaient à quant à lui reprit 3.5°c .

Pour aller un peu plus loin dans cette petite isolation, j’ai tenté de limiter au maximum l’entrée d’air en utilisant une simple baguette d’angle en acier galvanisé. Je ne peux pas dire que ça fonctionne à 100%, néanmoins, ça a drastiquement réduit l’entrée d’air à cet endroit.

Le coup de la cornière fonctionne plutôt pas mal à défaut de mieux bien évidemment.

Autre gros poste maintenant : la porte. Pour combattre la moisissure, il fallait la changer. Celle d’origine était vernie. Puis le côté extérieur a été lasurée, puis a été peint… forcément, ça ne pouvait pas fonctionner, et avec le temps, elle a fini par totalement pourrir. Rien n’était récupérable, le bois était trop endommagé. Je me suis donc mis en quête d’une porte en bois d’occasion. Dans le neuf, à des tarifs abordables, on en trouve, mais le bois est très bas de gamme, en général c’est du « pin machin truc des montagnes scandinaves », bref, un nom ronflant pour du pin qui ne tiendra pas dans le temps de toute façon. Sinon, c’est le plastique, mais je n’aime pas le plastique… donc, une porte d’occasion, ça fera l’affaire pourvu qu’elle soit de bonne qualité.

Comme on le voit sur cette photo, le bois est totalement pourri. Il suffit d’appuyer avec le doigt pour passer au travers. Même avec toute la bonne volonté possible, il n’y a hélas rien de récupérable.

Au terme d’un an ou presque de patience, j’ai pu me dégoter une porte en parfait état qui correspondait à ce que je souhaitais, et en prime, pas trop de loin de chez moi.

Avant toute chose, j’ai du la recouper quelque peu. D’origine elle mesurait 2.05m de haut, ce qui était trop grand puisque la mienne ne mesurait que 1.90m. Je l’ai néanmoins recoupée à 1.91m afin qu’elle soit plus proche du sol que ne l’était l’ancienne.

Quelques ajustements plus tard, la porte est opérationnelle et prête à être remontée. Je n’ai vraiment pas eu grand chose à faire dessus.
Avant de remonter les barres de frottement et autres accessoires, je l’ai légèrement poncée, nettoyée, et j’ai appliqué deux couches de lasure, histoire qu’elle soit bien protégée pour les deux ou trois années à venir.

Elle a fière allure, elle est comme neuve, et l’air froid ainsi que les feuilles mortes ne passe pratiquement plus !

La porte m’a coûté 150€, et les accessoires ainsi que la lasure m’en ont coûtés un peu moins de 100. Pour moins cher qu’une porte de garage en pin, j’en ai une en hêtre, en parfait état, et qui tiendra encore plusieurs décennies si elle est bien entretenue.

N’étant pas du métier, je ne peux prétendre d’avoir fait les choses de la meilleure façon qui soit ni d’avoir choisi les meilleurs matériaux, mais depuis, la moisissure n’est plus réapparue et je vais même faire quelques économies supplémentaires sur le chauffage (de nombreux autres travaux ayant étés réalisés en ce sens dans le courant de l’année 2020).