Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître […]. Ça, c’est ce que dit Charles Aznavour dans sa chanson, mais ce n’est plus vraiment vrai aujourd’hui, car avec Internet, on peut savoir beaucoup de choses… sans toutefois les avoir vécues ; on pourrait donc dire que c’est encore à moitié valable en quelque sorte.
Dans les années 90, mais surtout durant les 5 premières années, Internet n’était pas encore installé dans les foyers (à cette époque, le minitel était l’objet connecté le plus rapide qu’on possédait chez soi), et pour pouvoir connaître les nouveautés en matière de jeux vidéo, il n’y avait pas 36 solutions : Soit on lisait la presse spécialisée, soit on attendait le mercredi matin pour regarder Télévisator sur A2 (Antenne 2, l’ancien nom de France 2), et c’était à peu près tout.
A cette époque-là, il était hors de question de pouvoir voir à quoi ressemblait un jeu en version Alpha, ni même en Beta, et c’est tout juste si une ou deux captures d’écran filtraient de temps en temps et pour certains jeux dans nos magazines de l’époque.
Heureusement, en parallèle de ces médias, les constructeurs et éditeurs communiquaient également au travers d’un support largement répandu, à savoir la cassette vidéo. Les cassettes VHS promotionnelles, qui étaient en général offertes avec certains magazines, nous permettaient de voir concrètement à quoi ressemblaient les jeux du moment, ou de montrer ce dont étaient capables les nouvelles consoles 16 bits, par exemple. Ces cassettes, au début des années 90, c’était du rêve en boite pour tous les joueurs.
Nintendo nous avait dégainé une VHS promotionnelle que j’avais eu avec mon Consoles + de septembre 1992 (le N°12) et qui vantait les méritent de leur nouvelle console, la Super Nintendo. Alors évidemment, avec le recul, cette vidéo parait un peu niaise aujourd’hui, c’est sûr, mais pour le jeune ado que j’étais cette année-là, c’était carrément magique. A tel point d’ailleurs que ma cassette a fini à la poubelle, tellement la bande magnétique était usée à force de la regarder en rêvant au jour où j’aurais la Super Nintendo chez moi (et oui, en 1992, j’étais encore sur la NES).
Au final, peu de joueurs de l’époque ont possédés cette VHS promotionnelle, mais elle fut néanmoins l’objet de nombreux prêts entre copains.
SEGA n’était pas en reste et a également sorti au fil des années, plusieurs VHS promotionnelles pour ses divers consoles et extensions. La première et seule que j’ai pu voir, c’était aussi en 1992, mais sur celle-ci, on avait droit à des extraits de jeux sur différentes plateformes (La Master System, la Game Gear et bien sûr, la Megadrive).
Si une personne possédant encore la fameuse VHS N°1 passe par là, je veux bien une photo pour compléter l’article.
À une époque où le jeu vidéo avait une tout autre saveur, ces quelques minutes de visionnage nous faisaient fantasmer et voyager dans des univers colorés, avec l’espoir de trouver sous le sapin ou en cadeau à notre anniversaire la cartouche du jeu tant attendu.