Pour fêter les 35 ans du père Mario, Nintendo lui rend hommage en sortant une compilation faisant écho à celle parue en 1993 sur la Super Nintendo. Super Mario 3D All-stars regroupe ainsi 3 épisodes 3D emblématiques de la série, à savoir Super Mario 64, Super Mario Sunshine et Super Mario Galaxy. Le jeu, en version physique comme en dématérialisé, ne sera en revanche disponible à la vente qu’entre le 18 septembre 2020 et le 31 mars 2021.
Dans cette compilation, disons le tout net, point de fioritures, pas de remaster et encore moins de remake des versions proposées. Il s’agit là, tout au plus, d’un simple portage de ces trois jeux avec un lissage HD.
Certes la résolution a été augmentée, et une légère pincée d’anti-aliasing a été ajoutée mais rien, absolument rien d’autre, et c’est franchement dommage. Ceci dit, c’est coutumier de la part de Big N, il ne fallait pas s’attendre à mieux, retoucher leurs anciens jeux ils n’aiment pas ça, et c’est fort dommage.
L’écran titre vous permet de choisir votre jeu, où, si le cœur vous en dit, les playlists complètes des trois épisodes. C’est chiche il faut l’admettre, mais suffisant puisque il y a peu de chance que vous vous attardiez longtemps sur cette page pour lire l’introduction de l’épisode auquel vous allez jouer.
Super Mario 64
Histoire de respecter la chronologie des jeux, commençons par Super Mario 64. Ce volet sorti en 1997 fut le premier jeu Mario en 3D. A l’époque c’était une révolution, c’était beau, l’effet « wahou » était là, mais aujourd’hui, plus de 23 ans après, ça pique un peu les yeux. Les gros pixels en 2D ça passe plutôt bien, mais les gros polygones, ça n’a pas le même charme.
Malgré tout, question jouabilité, les bases étaient déjà posées, et jouer à Super Mario 64 reste encore de nos jours très agréable, caméra mise à part. Un effort de Nintendo aurait été appréciable pour la fluidifier. Dans le même registre, le jeu, bien qu’en 720p à 60ips (pourquoi n’est-il pas en 1080p ???) conserve un ratio de 4/3. Que l’écran ne soit pas remplit sur la largeur, c’est normal, mais la hauteur en revanche, beaucoup moins. Une résolution adéquate aurait-été la bienvenue, car de la sorte, en mode portable l’image n’est pas bien grande -voir captures d’écran- !
Super Mario 64 accuse son âge pour ce qui est des graphismes. Le reste en revanche, et hormis cette caméra rigide au possible qui peu parfois rendre le jeu plus difficile sans raison valable, est aussi plaisant à jouer qu’un Mario récent.
Pas la moindre amélioration n’a été apportée au jeu. Les textures sont grossières, et de nombreux éléments apparaissent tardivement comme sur la N64 en son temps. Le lissage HD évite d’avoir un rendu atroce sur un écran HD, ce qui sauve tout juste les meubles…
Bien que grand amateur de jeux Mario, Super Mario 64 m’a toujours laissé de marbre. A l’époque, sortir d’un univers coloré et détaillé comme celui de Super Mario World pour passer à des environnement vides et cubiques ne m’avait sans doute pas plus inspiré que ça. Ce ne sera évidemment pas l’avis de tout le monde, car ce que l’on retient de ce jeu, c’est que pour un premier titre tout en 3D, la jouabilité est à l’image de la conception des niveaux, à savoir exemplaire. 23 ans plus tard elle n’a d’ailleurs que très peu évoluée !
En mode portable comme en mode docké, Super Mario 64 est parfaitement jouable avec les Joy-Con de la Switch, ce qui n’est pas le cas de tous les titres de cette compilation.
Super Mario Sunshine
A l’image de son ainé, Super Mario Sushine n’a eu le droit qu’à un léger lifting HD avec un rendu en 16/9 cette fois, le tout en 1080p à 30ips lorsque la Switch est posée sur son dock.
Cet épisode, plus difficile du fait que les niveaux soient un peu « brouillon » dans leur lecture, n’en reste pas moins un excellent Mario dont je garde un souvenir mémorable.
GameCube oblige, le jeu est graphiquement plus agréable à l’œil et a très bien vieillit. Un anti-aliasing plus poussé aurait été une bonne chose. Celles et ceux qui utilisent l’émulateur Dolphin savent que le rendu de ce titre peut facilement être amélioré.
Des trois jeux présents dans la compilation Super Mario 3D All-Stars, c’est sans aucun doute mon favori. J’adore l’ambiance paradisiaque qui règne dans cet épisode haut en couleurs, mais aussi sa difficulté, qui, sans être excessive, offre suffisamment de challenge pour ne pas en venir à bout trop rapidement.
Question maniabilité, Super Mario Sushine est jouable sans trop de difficulté en mode portable, mais c’est avec une manette pro et sur grand écran que le jeu se révèle le plus efficace. Sachez également qu’il est possible, depuis la mise à jour 1.1 d’utiliser une manette GameCube.
Enfin, comme sur l’original, quelques soucis de caméra peuvent de temps à autre venir gâcher l’expérience, notamment sur l’île Delphino ou il arrive qu’elle se bloque bêtement derrière un décor ou un bâtiment.
Ce qui est amusant, lorsque l’on refait par ordre chronologique les différents jeux, c’est de constater que certains niveaux laissent présager de ce que sera le prochain épisode, comme ce stage, dans Super Mario Sunshine qui fait fortement penser à Super Mario Galaxy.
Super Mario Galaxy
Super Mario Galaxy, le volet le plus apprécié en général, et pour cause ! Que ce soit graphiquement avec ses décors somptueux, ou son lissage en 1080p à 60ips qui pour le coup lui offre un gros plus, sans parler de son gameplay aux petits oignons qui en mon sens n’a d’égal que celui de Super Mario Odyssey, c’est surement grâce à lui que Super Mario 3D All-Stars se vend aussi bien, bien que personnellement je lui préfère Super Mario Sunshine.
Pourquoi les deux autres ne sont-ils pas au même niveau ? La est toute la question. Peut-être que le fait qu’il soit sorti sur la Wii joue, encore que de la GameCube à la Wii, la différence était franchement minime…
Avec un challenge aux abonnés absents, un enfants de 8 ans en viendra à bout facilement, Super Mario Galaxy est une promenade, mais quelle promenade ! Rien ne lui fait défaut à part peut-être l’absence de Super Mario Galaxy 2…
Pour cet épisode, mieux vaut jouer avec les Joy-Con de détachés et sur grand écran. En mode portable, bien que ce soit faisable, on ressent rapidement une certaine incommodité. Récupérer les fragments d’étoiles en passant le doigt sur l’écran n’est vraiment, mais vraiment pas pratique ! Pis, dans certains niveaux qui utilisent la fonction gyroscope, il faudra pencher à outrance la console quitte à ne rien voir de l’action -à moins de se tordre en deux pour suivre-.
Super Mario 3D All-Stars va à l’essentiel. Des manques, il y’en a, comme la sauvegarde automatique absente alors qu’il aurait été si simple de l’ajouter, ou encore le fait de passer les deux premiers titres en 60ips comme c’est pourtant le cas dans Super Mario Galaxy. Nintendo n’aime pas retravailler ses anciens jeux, ça, je pense que tout le monde le savait déjà. Est-ce par fainéantise que la société prétexte qu’ils sont parfaits en l’état et que les retoucher les dénatureraient ? Je l’ignore, mais les joueuses et les joueurs, cette fois encore, espéraient bien mieux. Si à ça on ajoute la disponibilité limitée dans le temps histoire de faire vendre plus rapidement et davantage, ça commence à devenir un peu limite…
En dépit de tout, et même si vous avez déjà joué à ces trois jeux, de s’y replonger plusieurs décennies après reste un moment de nostalgie très plaisant. Si en revanche c’est l’occasion pour vous d’en découvrir ne serait-ce qu’un, alors l’achat de Super Mario 3D All-Stars ce justifie pleinement.